Une fable de l'ami Brice

Publié le par le hussard noir

S'il est entendu que la crise que nous vivons est la conséquence d'une logique économique

infernale, il n'est pas certain qu'elle soit seule responsable de tous nos maux.

En matière sociale par exemple, nous raisonnons comme s'il y avait un lien de cause à effet unique

et direct entre les choix économiques d'une société et le niveau de solidarité qu'elle s'impose.

Si c'était le cas, la défunte Union Soviétique qui ne connaissait pas l'économie de marché aurait dû

être un modèle de société solidaire. On sait ce qu'il en fut en réalité.

Et qui peut croire un instant que le libéralisme seul a suffi pour provoquer autant de dégats ?

La crise économique s'accompagne donc bien d'une crise morale que l'on pourrait illustrer par la

petite fable que voici:


 

Les deux chats




Sur une maison fermière

Deux siamois gros et gras régnaient.

Peu de labeur, nourris, logés,

Ils n’avaient point à s’en faire.


La maîtresse de la maison

A l’approche des temps froids

Faisait force pâtés, salaisons

Et conserves de porc et d’oie.


Vint le temps où le premier

Qui n'était jamais rassasié

Prudent y mit une patte

Et l’audace venant, deux pattes.


L’autre s’estimant abusé

S’y mit hardiment de concert

Et les réserves furent pillées

Sous le nez de la fermière.


Un beau matin fatalement

Le forfait fut découvert,

Chacun bien sûr se justifiant

Du larcin de son frère.


Battus et jetés aux frimas,

Ils eurent le temps de méditer

La faim au ventre et dans le froid

La petite leçon que voilà.


Dès lors que tu mets le premier

La main dans un pot défendu,

Tu ne peux plus le refermer

Sur celle de celui qui t’a vu.

Brice

Publié dans humeur

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