gazette du SEPT ( numéro zéro: un collector)

Publié le par le hussard noir

Il avait été décidé lors de l'AG de juin de créer une feuille d'info sur l'actualité de l'Education Nationale. J'ai donc retroussé mes manches et concocté un petit best of qui négligera volontairement les bourdes et les bidonnages de notre ministre pour se concentrer sur les gros dossiers en chantier et l'état de leur avancement. Par manque de temps et pour parer au plus pressé, je le publie ici, sans mise en page ni bug d'imprimante. Rien ne vous empêche bien sûr de diffuser cette feuille électronique sans modération.


Le vote de la loi Carle a été ajourné. Ce projet de loi, qui sera adopté faute d'opposition, obligera une commune à financer une école privée pour un enfant qui y serait scolarisé. Concrètement, si je decide de mettre mon gamin dans le privé plutôt que dans l'école du village, et bien je pourrai vous demander de payer, en tant que contribuable, pour moi. Un problème de calendrier législatif n'a fait de reporter à plus tard un vote sans surprise. Merci qui?

Une loi apparemment anodine sur la mobilité des fonctionnaires met de fait un terme à leur statut. Il est maintenant possible d'évincer un fonctionnaire en lui proposant trois affectations qu'il ne pourra que refuser. C'est la gestion du personnel comme on l'aime dans le privé.

Darcos est remplacé par Luc Chatel au ministère de l'Education Nationale. En regardant le curriculum de l'impétrant on constate ébahi qu'il a des opinions sur tout sauf sur l'éducation, qui était DRH chez l'Oréal et qu'il est spécialiste de la consommation. Erreur d'affectation? Pas du tout! Il était question plus haut de gestion de personnel et ce sera l'essentiel de son job, quand il ne s'occupera pas de faire de l'enseignement un bien de consommation comme les autres.

Les tribunaux administratifs saisis par les enseignants désobéisseurs condamnent les sanctions financières prises à leur encontre. Motifs confus, arbitraire dans le choix des "fusillés pour l'exemple", flou dans les consignes de réalisation de l'aide personnalisée... Des instits excellement notés pour la plupart et qui font l'intégralité de leur temps de travail avec les enfants sont sanctionnés plus pour délit d'opinion que pour faute professionnel. Le Ministère a fait appel. A suivre...

Le tribunal administratif du Var a donné raison à une directrice qui contestait les retenues sur sont salaire d'instit pour un travail de direction non effectué (grève de direction). Les directeurs qui me lisent mesureront d'eux-même l'ampleur des conséquences  qu'aura cette jurisprudence! Enorme! Pour plus de détail, demandez moi.

Désormais, un enseignant ne recevra plus la moindre formation pédagogique. Ca s'appelle le décret de masterisation et c'est un grand progrès. De quoi s'agit-il? Tout simplement de recruter les instits au niveau master (bac plus 5) sur concours. Un pauvre diable fait donc 5 ans de fac, réussit le concours et se trouve balancé dans une classe direct. Au fond il n'est peut être pas le plus à plaindre... Quid des enfants? Qui s'en soucie?

Et au fait, s'il échoue au concours? Pas de problème! Nos ministres pensent à tout. C'est l'Agence de Remplacement. Une superbe invention que je vous présente en deux mots. Notre pauvre diable s'est endetté pour payer ses études (et oui depuis que les facs sont autonomes les frais de scolarité explosent), il est pris à la gorge mais heureusement on lui propose de jouer les bouche-trou dans les écoles dans une agence d'intérim. Il sera payé au lance-pierre et jeté comme un kleenex en période de grippe A mais a-t-il vraiment la possibilité de refuser? Non bien sûr. On verra donc comme à la Poste des vacataires sous-payés ronger les "privilèges exorbitants des fonctionnaires nantis". Une vue de l'esprit? Pas du tout! Luc Chatel, dans un entretien accordé au Figaro, a trouvé l'idée excellente et se propose de l'appliquer dès que possible. Malheur aux plus faibles.

Le projet de loi instituant les EPEP, ces Mac Do géants de l'enseignement, est de retour. Son initiateur annonce une version light qu'il soumettra très bientôt à son pote Chatel. Il précise bien qu'il ne sera pas vexé si ce dernier le refuse de crainte de soulever les foules contre lui. Vous voyez donc ce qu'il nous reste à faire? Pour mémoire un EPEP c'est une usine de 250 enfants de la GS au CM2 dont les objectifs pédagogiques sont fixés par les élus dans un seul but: s'approprier la meilleure clientèle. Et oui, dès que la carte scolaire aura disparu ce sera entre les école la dure loi de la jungle, pardon de la concurrence. Malheur alors aux plus faibles et au défenseurs du service public.

Un rapport récemment pondu par le ministère de l'Education Nationale découvre enfin ce qui crève les yeux depuis un an. Boucler un programme plus lourd avec en moins de temps, alourdir les journées de travail alors que nous étions déjà les champions d'Europe en la matière, ce n'est pas vraiment dans l'intérêt des enfants! Si! C'est écrit noir sur blanc. De là à penser que le ministère retirera ses poursuite contre les désobéisseur qui ne cessent de clamer cette même évidence, il y a un pas... Et pourquoi pas restaurer les postes de RASED tant qu'on y est?

En parlant de RASED, la rentrée s'est faite sans la moitié de ses effectifs. Résultat: dans notre circonscription des équipes décimées, amputées, démotivées. 19 postes non pourvus dans 67, soit 19 instits spécialisés qui préfère retourner dans une classe normal plutôt que de saupoudrer sans plus servir à rien, plutôt que rouler d'un village à l'autre sans se faire rembourser l'essence. Dégoûtés. Darcos avait raison au fond de renoncer à supprimer les 3000 postes. Il a fait semblant de reculer tout en rendant les RASED survivants inopérants. Ils se videront tout seuls. Malheur aux plus faibles.

Et oui, il s'est passé tout ça pendant les vacances, qui s'en serait douté? Les médias ne parlent que de grippe A, du souci qu'ont de nous nos chers gouvernants. Ils nous chouchoutent, nous douillotent, nous coucoumeillent jusqu'à la nausée. Un hasard croyez vous? Serait il possible que l'épidémie, dont personne ne parle plus d'ailleurs aux Etats Unis, soit instrumentalisée pour assurer une rentrée sociale calme? Vous n'y pensez pas! Ils n'oseraient quand même pas terroriser la populace pour mieux l'endormir? 
 
Malheur à ceux qui s'endormiront. Qui sait où ils se réveilleront.


Publié dans humeur

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