Ils osent tout!

L'Inspection d'Académie de Strasbourg réalise les rêves de la "Droite Populaire". Maintenant c'est au tour des enfants de CP (6 ans) d'être privés de vacances.

Explications: Quand un gamin a des difficultés à l'école, qu'il rame pendant six heures, à la fin d'une dure journée, on ne le laisse pas rentrer chez lui se reposer. Non, on le garde encore une heure à l'école pour le faire bachoter. Ca s'appelle l'aide personnalisée et ça va avec la suppression des samedis matins. Depuis 2008, tous les spécialistes des rythmes biologiques de l'enfant hurlent à la maltraitance, à l’aberration. Rien n'y fait! Il est impératif de faire entendre à tous que la réussite des enfants ne se fait pas à l'école par la seule différentiation pédagogique (Oh le vilain gros mot !) mais hors temps scolaire. Tant pis pour les victimes collatérales.

Comme ça ne suffit pas à les dissuader d'avoir de mauvaises notes, ces galopins, on les prive aussi d'une semaine de vacances à Pâques et en été. Ca, c'est les stages de remise à niveau.

Il y a quelques années encore les enfants avaient deux ans pour apprendre à lire, maintenant, c’est six mois montre en main, sinon ils sont en échec scolaire. A ma connaissance l'Alsace, région pilote pour les expérimentations douteuses, est la seule académie à organiser les stages de remises à niveau pour CP alors qu’aucun texte ministériel ne les exige. Seule l'UMP avait osé inscrire cette infâmie à son programme.

J'ai une classe de CP, voilà donc ce que je dirai au malheureux qui tarde un peu à apprendre à lire: "Bon, je sais que tu es en famille d'accueil et que tout ce que tu as subi dans courte et chienne de vie t'empêche de te concentrer en classe mais vois-tu mon petit, mon problème c'est que maintenant je suis noté selon TES résultats (et plus sur MA pédagogie) et que si tu ne te décides pas vite fait à apprendre à lire j'aurai du mal à payer mon crédit. Alors, désolé, mais tes vacances, ce sera plus tard". 

Et oui c'est ça aussi le néolibéralisme: le monde est gouverné par la main du marché, donc par la concurrence. C'est une jungle dans laquelle chacun doit être prédateur pour retarder le moment où il sera une proie. Or dans la "chaîne alimentaire" de l'Education Nationale l'enfant est tout en bas. Il subit toutes les pressions sans pouvoir les reporter sur un sous-fifre. 

"There is no alternative" disait Thatcher. (Il n'y a pas d'alternative).Bien sûr que si! Chacun de nous est un humain libre de ses choix, libre de collaborer et libre de dire non. Tous les déportés ne sont pas devenus kapos. Moi, je voudrais partir à la retraite (vers 75ans) en me disant que je n'ai pas trahi pour trente deniers, pour un point de plus à ma note, la confiance des parents qui m'ont confié ce qu'ils avaient de plus précieux au monde. Ils valent mieux que ça. Je vaux mieux que ça.

Le collectif Sauvons l’Ecole Pour Tous fera l’impossible pour s’opposer à cette mesure honteuse mais nous aurons besoin de votre soutien, bientôt de votre signature pour barrer le chemin à ce qui, très probablement, sera généralisé à toute la France.

Pourrons nous compter sur vous ? 

contact : collectifsept.bruche@laposte.net