la peur et la cupidité
Ca n'arrête pas. En ce moment, les mails pleuvent avec, de tous les coins de France, le même écho: répression.
Les Inspections Académiques se transforment en tribunaux, les désobéisseurs sont menacés de licenciement (Erwan Redon à Marseille), des pires sanctions... Refalo, Cazals, trente stagiaires IUFM à Toulouse (http://www.libetoulouse.fr/2007/2009/07/30-stagiaires-enseignants-de-liufm-punis-pour-faits-de-contestation.html ), le projet de loi sur la sécurité dans les écoles criminalise les nuits des écoles, un lycéen parisien se sera pas réinscrit dans son lycée s'il ne s'engage pas par écrit à renoncer à la contestation.. c'est partout une avalanche de coups de bâton. Les IA tremblent pour leur tête, il s'agit de faire vite tomber celles qui dépassent pour que plus rien ne bouge dans l'Education Nationale.
Au delà de cette réaction que les désobéisseurs eux mêmes en toute conscience attendaient, je relève deux faits marquants.
Le premier est le désaveu donné par la Justice au ministère de l'éducation Nationale. Le tribunal administratif de Montpellier a annulé les retraits sur salaire de Cédric Serres et Bastien Cazals (http://www.cnt-f.org/educ34/spip.php?article117 ) pour des aides personnalisées très personnalisées.
Celui de Toulon a rendu caduques les retenues sur les salaires de PE pour les directeurs qui n'ont pas fait leur travail. Il semblerait que le pouvoir ignore la loi et que nous ayons à gagner à devenir procéduriers.
Le second me fait considérer cette violence dans le cadre de la pensée néolibérale qui est censée nous gouverner. Pour les lecteurs du Figaro, les sarkosistes et l'air du temps, la concurrence est le seul moteur des individus et de la société. La concurrence c'est quoi? Au niveau personnel, c'est le désir de domination, le désir de surpasser l'autre, de l'écraser. Il s'agit ni plus ni moins que d'ambitionner le titre d'employé du mois, de faire virer le rival ou de prendre sa place. Pas d'état d'âme, seul le résultat compte.
Au niveau social, la concurrence c'est la loi du plus fort: la loi de la jungle. Seuls les plus forts ont le droit de survivre. Les faibles meurent. La réussite est la preuve dans les faits de la légitimité de ses moyens. La loi de la jungle, chère aux voyous de cité, aux mafieux et aux neolibéraux s'oppose à la loi de l'Etat. Elle s'y oppose dans son principe même et depuis l'avènement de Rolexman, elle s'y oppose dans les faits. Il s'agit de détruire le service public, de réduire l'Etat à sa plus simple expression pour laisser le champs libre au profit. L'actualité le prouve chaque jour assez cruellement.
Or croire que la concurrence est le moteur par excellence, c'est considérer l'humain comme une animal répondant prioritairement à deux stimuli (le comportementalisme et le darwinisme social marchent main dans la main avec le néolibéralisme): la peur et la cupidité. On veut nous réduire par la peur. Peur de la sanction, peur de se singulariser, peur du chef... On veut nous réduire par la cupidité: "travaillez plus pour gagnez plus, de toute façon votre travail ne vaut pas plus que ce qu'on le paie déjà", flexibilité, ambition, culte du paraître, de la consommation...
Est ce ainsi que les hommes vivent? Notre seul horizon est il d'écraser le rival potentiel, de générer du profit, de consommer et trembler pour que ça dure? Je ne le crois pas, je refuse de le croire. Je refuse de formater dans ce sens les enfants qui me sont confiés. Je refuse d'en faire des rats. Mon ambition, et je n'en ai pas d'autre, c'est de contribuer très modestement à une humanité plus humaine.
Les Inspections Académiques se transforment en tribunaux, les désobéisseurs sont menacés de licenciement (Erwan Redon à Marseille), des pires sanctions... Refalo, Cazals, trente stagiaires IUFM à Toulouse (http://www.libetoulouse.fr/2007/2009/07/30-stagiaires-enseignants-de-liufm-punis-pour-faits-de-contestation.html ), le projet de loi sur la sécurité dans les écoles criminalise les nuits des écoles, un lycéen parisien se sera pas réinscrit dans son lycée s'il ne s'engage pas par écrit à renoncer à la contestation.. c'est partout une avalanche de coups de bâton. Les IA tremblent pour leur tête, il s'agit de faire vite tomber celles qui dépassent pour que plus rien ne bouge dans l'Education Nationale.
Au delà de cette réaction que les désobéisseurs eux mêmes en toute conscience attendaient, je relève deux faits marquants.
Le premier est le désaveu donné par la Justice au ministère de l'éducation Nationale. Le tribunal administratif de Montpellier a annulé les retraits sur salaire de Cédric Serres et Bastien Cazals (http://www.cnt-
Celui de Toulon a rendu caduques les retenues sur les salaires de PE pour les directeurs qui n'ont pas fait leur travail. Il semblerait que le pouvoir ignore la loi et que nous ayons à gagner à devenir procéduriers.
Le second me fait considérer cette violence dans le cadre de la pensée néolibérale qui est censée nous gouverner. Pour les lecteurs du Figaro, les sarkosistes et l'air du temps, la concurrence est le seul moteur des individus et de la société. La concurrence c'est quoi? Au niveau personnel, c'est le désir de domination, le désir de surpasser l'autre, de l'écraser. Il s'agit ni plus ni moins que d'ambitionner le titre d'employé du mois, de faire virer le rival ou de prendre sa place. Pas d'état d'âme, seul le résultat compte.
Au niveau social, la concurrence c'est la loi du plus fort: la loi de la jungle. Seuls les plus forts ont le droit de survivre. Les faibles meurent. La réussite est la preuve dans les faits de la légitimité de ses moyens. La loi de la jungle, chère aux voyous de cité, aux mafieux et aux neolibéraux s'oppose à la loi de l'Etat. Elle s'y oppose dans son principe même et depuis l'avènement de Rolexman, elle s'y oppose dans les faits. Il s'agit de détruire le service public, de réduire l'Etat à sa plus simple expression pour laisser le champs libre au profit. L'actualité le prouve chaque jour assez cruellement.
Or croire que la concurrence est le moteur par excellence, c'est considérer l'humain comme une animal répondant prioritairement à deux stimuli (le comportementalisme et le darwinisme social marchent main dans la main avec le néolibéralisme): la peur et la cupidité. On veut nous réduire par la peur. Peur de la sanction, peur de se singulariser, peur du chef... On veut nous réduire par la cupidité: "travaillez plus pour gagnez plus, de toute façon votre travail ne vaut pas plus que ce qu'on le paie déjà", flexibilité, ambition, culte du paraître, de la consommation...
Est ce ainsi que les hommes vivent? Notre seul horizon est il d'écraser le rival potentiel, de générer du profit, de consommer et trembler pour que ça dure? Je ne le crois pas, je refuse de le croire. Je refuse de formater dans ce sens les enfants qui me sont confiés. Je refuse d'en faire des rats. Mon ambition, et je n'en ai pas d'autre, c'est de contribuer très modestement à une humanité plus humaine.